DERB JDID : NAISSANCE D’UN NOUVEAU QUARTIER.

Le Derb Jdid est parmi les principaux noyaux urbains de Casablanca autour duquel s’est construit tout l’espace de Hay Hassani que sa majesté feu MOHAMED V inaugure en juin 1959 et déclarant ainsi la naissance d’un nouveau quartier de la jeune ville. Ce "Derb" qui s’étend sur une superficie de 80 hectares était à l’origine un bidonville situé à la limite du périmètre urbain de la ville.

En 1949, la municipalité de Casablanca a regroupé au Derb Jdid, la plupart des bidonvilles dispersés dans le secteur ouest de la ville.

En 1957, le Ministère des travaux publics a effectué un recensement de ce "Derb". Il en est résulté que le Derb Jdid comptait 4148 familles totalisant 15 819 habitants. Le recensement a montré également que 90% de la population étaient constitués de personnes dont le revenu mensuel ne dépasse pas 20 000 francs(MONTMARTIN/Bulletin Economique et Sociale du Maroc /1959).

L’Etat qui a envisagé alors le recasement des habitants, a confié, dès les premiers mois de 1957, à l’architecte Elie AZAGURY l’étude du plan d’aménagement de la future cité.

Cet architecte est né à Casablanca en 1918 et y meurt en 2009. Il était président de l’ordre des architectes du Maroc entre 1958 et 1971. Et c’est grâce à lui que le Derb Jdid a pu voir le jour. Il a établi tous les plans et toutes les maquettes du projet. Il a aussi supervisé tous les travaux de construction du début jusqu’à la fin.

Mais, l’incendie, survenu au Derb Jdid le 11 juin 1958, devait décider les pouvoirs publics à adopter une solution de recasement prioritaire et plus rapide que celle initialement envisagée.

Selon le quotidien le Monde du 13 juin 1958, cet incendie dont on ignorait la cause s’était déclaré le mercredi 11 juin après-midi. L’incendie avait détruit près de deux tiers du bidonville. 20 000 personnes se trouvaient sans abris, trois morts et plusieurs blessés.

Etant donné que le projet de recasement était heureusement prè-établi, tous les sinistrés, logés provisoirement dans des tentes, ont été recasés dans des logements en dur.

Le projet de Derb Jdid apparaît comme une véritable expérience pilote plein d’enseignements pour l’Etat. L’architecte concepteur et créateur, quant à lui, est devenu un modèle à suivre : ses plans et ses maquettes demeurent jusqu’à nos jours comme un guide et un support pour les étudiants des grandes écoles d’architectures.